Être au top physiquement est très important lorsque l’on souhaite participer à des compétitions ! Toutefois, il ne faut pas oublier que c’est la tête qui dirige le corps, sans un mental d’acier et donc une bonne préparation mentale, votre corps (même bien affuté) ne vous sera pas d’une grande utilité. Pensez-vous qu’il suffit d’avoir un très bon physique pour courir des ultras-trails ou alors affronter de grands champions de boxe ? Que nenni, c’est au mental que les grands (et petits) athlètes font la différence. Stéphane, coach spécialiste de la préparation mentale va nous donner quelques conseils.
Peux-tu te présenter, quel est ton parcours ?
Je m’appelle Stéphane, j’ai 43 ans, je suis Français et je vis en Suisse. J’ai un parcours de 26 années dans les médias (radios en France et en Suisse). Depuis l’âge de 30 ans je me passionne pour la psycho, le développement personnel et le coaching. Je suis coach (individuels, entreprises, sportifs).
Enfant j’ai pratiqué la natation et puis le karaté et le BMX. Depuis le plus loin que je me souvienne j’ai toujours apprécié la sensation de courir. Cela dit je n’ai pas toujours été régulier et durant quelques années j’étais plus attiré par faire la fête que par me discipliner à courir. En 2007 alors que je fumais environ 30 cigarettes par jour j’ai décidé d’arrêter du jour au lendemain. Je suis allé rechercher au fond d’un cave une vieille paire de baskets et je me suis remis à courir. 5 mois après je reprenais les chemins du semi-marathon et 10 mois après l’arrêt de la cigarette je me lançais sur le marathon de Monaco. Depuis je cours environ 20 km par jour dans les moments de forme et j’aimerais me spécialiser dans les courses de 24 heures.
Sinon j’ai participé à des compétitions comme des 100 bornes, 24h, ultra trail et j’ai couru entre autre pour une association de Sion jusqu’à Paris en 2008, ce qui représentait 765 km au total. En septembre 2012 j’espère pouvoir faire le tour de la Suisse (environ 1400 km) en courant le plus rapidement possible (50-60 km/jour). Et cette année j’irai aux 24h de Bâle, aux 100 km de Bienne ou encore au Trail Verbier St Bernard.
La motivation est un élément clé dans la progression sportive, quels sont les conseils que tu donnerai à un non sportif souhaitant débuter la course à pied ?
Oui sans motivation pas d’envie et pas de satisfaction. Nous oublions souvent ce critère qu’est la satisfaction et qui nous permet de continuer encore et encore. Comme la motivation n’est pas la même chez tout le monde, il est essentiel, avant de se lancer dans la course à pied, d’imaginer ce que cela va apporter au nouveau venu dans la pratique de cette activité. Il sera donc important de définir si l’on se met à la course pour en faire un complément à un autre sport, pour perdre du poids, pour modeler sa silhouette, pour la reconnaissance, pour décompresser, pour se sentir vivant, pour se sentir libre, pour se lancer des défis, pour améliorer sa respiration ou encore son endurance… Cette motivation devra être forte pour ne pas qu’elle retombe comme un soufflé quelques semaines plus tard.
Autres conseil ou plutôt suggestions, celle de développer de la patience et de la frustration, c’est-à-dire ne pas vouloir accumuler trop d’entraînements, trop de kilomètres et trop d’heures de course au risque de se fatiguer, de se blesser et au bout du compte se démotiver. Donc il me parait important de se lancer tranquillement dans l’aventure.
Beaucoup de sportif perdent leurs moyens arrivés le jour de la compétition (stress, manque de confiance, …). Quels conseils leur donnerai-tu ?
Cette question pourrait en rejoindre une autre : quand commence t’on la préparation mentale ? Trop de personnes pensent que le jour-même elles pourront travailler vite fait bien fait leur mental, ou qu’elles sont si bien préparées physiquement que tout ira bien… La préparation mentale se travaille comme l’entraînement physique ou technique. Cela demande un minimum de temps de comprendre le fonctionnement de son mental qui agit comme une tour de contrôle, de savoir gérer son stress, d’avoir la capacité de s’activer avant une compétition ou encore de switcher des ressentis négatifs à ceux plus positifs. Le coureur qui n’a pas de stratégie mentale claire aura de la peine d’en découvrir une le jour J.
Je peux proposer en revanche de retrouver en soi une ressource positive, un souvenir très agréable. On prend un peu de temps pour soi avec cette image, on en fait une belle grande image, colorée et lumineuse en tête. On revit les bonnes émotions qui y sont liées et on réécoute les sons qui y sont associés. Ça ne prend pas beaucoup de temps et cela peut permettre, non pas de tout régler, mais de pouvoir se poser un moment et de déstresser avant le départ.
Dans de nombreuses disciplines la différence se fait au mental, mais comment développer ce mental pour mieux appréhender les difficultés de certaines épreuves ?
En prenant contact avec un préparateur mental (rires) ! Tout d’abord clarifier correctement ses objectifs. Cette première phase est essentielle car un objectif bien posé est déjà à 50% réalisé. A partir de là vous savez déjà mieux ce sur quoi vous devez travailler : stress, endurance, patience, rapidité, douleur, gestes techniques, confiance, motivation, pression… En préparation mentale nous avons différents outils à proposer, une multitude d’exercices afin de pouvoir développer la force mentale, comme nous travaillons sur l’imagerie mentale ou encore le dialogue interne. C’est-à-dire ce que je me dis, comment je me parle, les croyances qui sont associées à ce dialogue intérieur et les émotions qu’elles vont générer.
Concrètement en quoi consiste le métier de conseiller en performance mentale ?
Mon rôle est d’aider mes clients à repousser leurs limites et d’une manière générale de développer chez eux de la confiance, de la ténacité et de la discipline. Mes clients ont un rêve (réussir un match, une course, une épreuve) et je fais en sorte qu’ils le réussissent. Tout compte fait mon rôle est de leur permettre d’avoir un grand sourire après la compétition !
Lors de la première séance (avec des sportifs, des cadres, des artistes) nous décidons si nous avons envie de travailler ensemble. Ensuite nous clarifions les objectifs et signons un contrat qui m’engage en tant que coach et qui engage aussi mon interlocuteur à s’entraîner à la préparation mentale. Ensuite, il y a suivant les buts, plus ou moins de séances, qui sont elles-mêmes plus ou moins espacées.